Sébastien Arcouet, artiste autodidacte, entrepreneur intuitif

L’art est pour Sébastien Arcouet, un moteur et un vecteur. Moteur car le dessin l’a guidé depuis l’enfance dans ses choix professionnels. Vecteur car avec la galerie 1809 qu’il a co-fondée, il crée du lien entre artistes et entreprises. Portrait. (Par Tiphaine Beausseron

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Originaire du Sud-Ouest, Sébastien Arcouet passe côté Est à 15 ans à l’occasion de la mutation de son père gendarme nommé à Marignane. Durant l’enfance, le dessin est son compagnon, son hobby, une compétence qu’il affine pour le plaisir. Durant ses années lycée, attiré par cette discipline, il s’interroge, hésite, demande conseil. «Une conseillère d’orientation m’a dissuadé de m’engager dans cette voie, arguant que l’ordinateur allait supplanter le dessin. Je me suis donc dirigé là où mes résultats scolaires me guidaient, c’est-à-dire vers des études de chimie» se souvient celui qui sortira 4 ans plus tard diplômé d’une maitrise sciences et techniques option chimie. 

Après 2 ans chez Veolia dans la branche dédiée aux études qualitatives sur le dépolissage chimique du verre, Sébastien ne se sent pas à sa place. Sur le conseil d’un ami, il postule chez Pébéo, entreprise basée à Gémenos (13) et spécialisée dans la fabrication de peinture pour artistes. Son profil scientifique et sa sensibilité artistique lui permettent de dialoguer aussi bien avec le laboratoire qu’avec les artistes. Un atout indéniable pour l’entreprise… et pour l’artiste en herbe qu’il n’a pas alors encore conscience de devenir.

Au cours des ses 18 ans années chez Pébéo, il continue à dessiner, développe sa gestuelle, cherche son style pictural, essaie de nombreux supports et techniques…. Son environnement professionnel lui fait réaliser l’importance d’accorder le bon outil à la technique picturale utilisée. 

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Trompette, un personnage stylisé ou déstructuré

Progressivement, l’artiste autodidacte s’affirme. «Mes tableaux sont comme le prolongement conscient et inconscient de ce qui m’interroge et me passionne : la qualité des relations entre les êtres humains et avec soi-même. Une peinture qui ne juge pas, qui délivre une invitation plutôt qu’un message. Une invitation au partage autant qu’à l’introspection car mes personnages… c'est nous » développe le peintre. 

En 2014, apparait ‘Trompette’, un personnage crayonné, stylisé ou déstructuré qui donne corps et perspective à des scènes du quotidien et qui invite à la réflexion ou à l’évasion. «Trompette c’est un petit personnage qui se pose beaucoup de questions. Il s’interroge et il interroge, qu’il soit traité de manière figurative ou abstraite» explique l’artiste. Plus récemment, Trompette a quitté les scènes du quotidien pour s’immiscer dans des aquarelles représentant des tableaux célèbres. Dans sa version abstraite, les lignes épurées du personnage alliées aux aplats de couleurs se prêtent particulièrement bien à l’impression textile que l’artiste a imaginée, postée sur Instagram et aimerait pouvoir concrétiser un jour.

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Galerie 1809

En 2017, avec Marina Leprince-Ringuet et Florent Touchot, Sébastien crée la Galerie 1809  «parce qu’il nous manquait quelque chose dans les relations que nous avions avec les galeries traditionnelles qui nous représentaient» confie celui qui aime fonctionner au feeling et se laisser guider par les rencontres. Au départ uniquement virtuelle, Galerie 1809, dispose désormais d’un showroom au coeur du centre-ville de Marseille. Elle expose une sélection d’artistes contemporains et propose à la vente leurs œuvres par le biais du site web et des expositions qu’elle organise régulièrement. Elle développe également des collaborations longue durée Artistes-Entreprises. 

Relation longue durée art-entreprise

Au-delà de la défiscalisation dont peut bénéficier une entreprise qui se procure des oeuvres d’art, Sébastien Arcouet, voit dans la collaboration avec les entreprises un moyen de créer une connexion et un lien durable entre l’artiste, le chef d’entreprise et ses équipes autour de valeurs communes. «Nous venons de signer un contrat d’un an avec une micro-crèche et une artiste. Durant cette année de collaboration, l’artiste créera des animations et des oeuvres, en interaction ou non avec le personnel de la crèche et les enfants. Par exemple, décorer un mur, accrocher quelques-unes de ses toiles dans l’établissement, créer du contenu pédagogique avec des assistants, organiser une exposition croisée avec un Ephad… » détaille celui qui est chargé de la gestion des relations artistes/galerie. «Tout en assurant à l’artiste une rémunération régulière, le format annuel de la collaboration donne à l'artiste le temps de s’impliquer dans l’entreprise et d’y tisser des liens sans le contraindre sur une durée qui, trop longue, pourrait nuire à sa créativité », explique-t-il.

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Multi-compétences

À côté de son rôle au sein de la Galerie, Sébastien, fort de son expérience chez Pébéo, est consultant indépendant. Il accompagne les entreprises dans la gestion de projets et conseille celles qui fabriquent et fournissent du matériel pour les artistes. 

Parallèlement, Sébastien développe depuis quelques années une compétence peu commune. Doté du don de sourcier, il s’est découvert sur le tard, une vocation parallèle pour soigner certains maux tel que le zona via la médecine énergétique. Diplômé de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel après une formation étalée sur 5 ans, il exerce depuis 2019 en tant que praticien Shiatsu chez Coucoun, un espace polyvalent qui permet aux professionnels du mieux-être d’exercer leurs activités.

À 44 ans, Sébastien est aujourd’hui un artiste confirmé et un homme de réseaux aux multiples compétences. Observateur et agile à la fois, il semble être un artiste 3.0, un de cette génération qui sait manier le digital et la communication, pour le mettre au service de son art et des autres avec toujours pour guide l’équilibre entre doute et confiance, la recherche du plaisir de créer et de la rencontre avec autrui,ainsi que le sens des relations humaines. Un artiste-entrepreneur pour qui le profit n’est pas un but mais un moyen. En ce mois de septembre 2020, où la rentrée est encore masquée, il publie à compte d’auteur ‘Carnet Marseillais’ un ouvrage conçu pendant le confinement avec l’artiste Lionel Borla. Pour en savoir plus sur cet ouvrage, cliquez ici. 


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